Voir aussi : - Le
condensateur - Exemples de marquage
des condensateurs - Condensateurs
:différents types de diélectriques - Les condensateurs au tantale - Pertes dans un condensateur -
Le condensateur électrolytique, encore appelé "électrochimique"
ou plus communément "chimique" est très
commun dans les applications en courant continu ou en basses fréquences
(en dessous de 1 MHz). Comme les condensateurs
au tantale ils sont polarisés.
Principe
Si l'on fait circuler un courant
entre les deux électrodes (anode et cathode) en aluminium
plongeant dans l'électrolyte (par ex : solution d'acide
borique mais il existe bien d'autres produits, y compris des électrolytes
solides) l'électrolyse provoque la formation d'une couche
d'oxyde d'aluminium (alumine) à la surface de l'anode.
L'alumine étant un isolant, on obtient un condensateur
dont le diélectrique est la couche d'alumine, une armature
étant constituée par l'anode et l'autre par l'électrolyte,
la cathode servant de connexion avec l'électrolyte. L'épaisseur
de la couche d'alumine est d'autant plus grande que la tension
appliquée est élevée. Au bout d'un certain
temps la couche d'alumine ainsi formée atteint une résistance
suffisamment importante et le courant diminue fortement pour ne
plus être qu'un courant de fuite.
Si l'on inverse la polarité de la tension appliquée,
la couche d'alumine est attaquée et le courant de fuite
augmente, accélérant le processus de dégradation
du diélectrique pouvant aller jusqu'au court-circuit. Pour
éviter ce phénomène destructif il faut toujours
que le condensateur soit correctement branché, en tenant
compte de la polarité indiquée sur son boîtier
(voir marquage des condensateurs).
Il faut noter qu'en cas de "claquage" (destruction de
la couche d'alumine sur l'anode), le courant continu traversant
la micro-brèche reconstitue par électrolyse la couche
d'alumine ; cette auto-réparation s'apparente à
l'auto-cicatrisation des autres types de condensateurs.
La capacité du condensateur dépend de l'épaisseur
de la couche d'alumine ainsi que de la surface des électrodes.
Pour augmenter celle-ci, il est possible de "graver"
l'anode en l'attaquant chimiquement avant formation de la couche
d'oxyde. (voir Condensateurs : différents
types de diélectriques).
fabrication par bobinage
Les condensateurs électrolytiques
sont réalisés par bobinage sur le même principe
que ceux au papier ou à diélectrique formé
d'un film plastique. Deux bandes d'aluminium dont l'une a été
traitée pour devenir l'anode A (gravure, oxydation)
et l'autre la cathode (K) sont séparées par
un papier absorbant P et P' dont le rôle est
d'éviter le contact électrique entre les deux électrodes
et d'être imprégné par l'électrolyte.
Ce papier n'est pas le diélectrique puisque c'est la couche
d'alumine qui en tient lieu et son épaisseur (3 à
7 centièmes de mm) déterminera surtout le volume
final du condensateur. La couche d'alumine a une épaisseur
qui est de l'ordre de la centaine de nanomètres.
Condensateur non polarisé ou bipolarisé
Il s'agit en fait de deux condensateurs polarisés en série,
la cathode étant remplacée par une seconde anode,
ce qui se traduit par une capacité réduite pour
un même volume, une résistance série plus
élevée et un coût également plus élevé.
Utilisation et caractéristiques
Tension de service : de 5 à 500 volts maxi - valeurs
courantes : 6,3V - 10V - 16V - 25V - 35V - 63V - 100V - 160V -
250V - 350V
Gamme de température : -25 à +85°C (modèle
courant) -55 à +125°C (modèle haute température)
Tolérance : ordinairement ±20% ou -10 à
+50%
Permittivité de l'alumine : 7 à 10 (24 pour
l'oxyde de tantale)
Epaisseur du délectrique : 1,5 nm/V (0,15 microns
pour 100 volts)
Durée de vie : 50 000 à 100 000h dans les
conditions de fonctionnement normales
Polarisation : le sens de branchement indiqué doit
être respecté
Type I : usage professionnel : durée
de vie très longue, large gamme de température,
grande fiabilité, faible résistance série
et forte résistance d'isolement
Type II : usage grand public
Précautions d'emploi :
- respecter la polarité,
la tension inverse ne doit pas dépasser 1 volt
- ne pas dépasser la tension de sercice en permanence.
Une petite pointe est tolérable. Tenir compte de la tension
crête et non de la tension moyenne.
- choisir un condensateur dont la température d'emploi
est largement supérieure à la température
d'ambiance prévue dans l'appareil. La durée de vie
du condensateur est directement liée à cette température.
On dit que la durée de vie d'un condensateur électrolytique
est multipliée par 2 lorsque sa température d'ambiance
est diminuée de 10°C. La température interne
du condensateur s'élève lorsque la puissance dissipée
par celui-ci augmente. Les pertes sont dues principalement au
courant d'ondulation et à la présence de la résistance
série équivalente
- Pour les plus gros modèles, les connexions ne doivent
pas servir de support au condensateur. Ne pas déformer
le boitier, éviter les chocs.
Marquage
La capacité (en µF), la tension de service (en volts),
la tolérance et les autres informations sont la plupart
du temps indiquées en clair, même pour les plus petites
valeurs.
Voir marquage des condensateurs
Le volume
Les dimensions d'un condensateur dépendent à la
fois de sa capacité et de sa tension nominale. Pour les
condensateurs électrolytiques, les variations de volume
sont plus spectaculaires que pour les condensateurs à film
plastique. Depuis quelques années on trouve des condensateurs
de très grande capacité sous des volumes de plus
en plus petits.
Trois "chimiques"
très classiques qui n'ont en commun que la couleur : A : 150000µF (0,15 farad) Un=10 volts - Umax 12V B : 1000µF (1mF) Un=25 volts C : 2,2%µF Un=16 volts |
L'évolution de la technologie a permis de réduire le volume des condensateurs. |