Voir aussi : électromagnétisme - Loi
de Lenz - self HF - le
transformateur - Le tore ferrite
-
Différentes self BF
On rencontre principalement :
- la self de filtrage utilisée principalement sur les alimentations
HT et dont le noyau magnétique est en tôles magnétiques.
Sur la photo ci-jointe est représentée une self
de 50 mH avec entrefer (réalisée par le rectangle
de papier orangé)
- la self BF sur tore ou en pot ferrite (filtres BF pour la téléphonie,
alim à découpage...)
Le transformateur est traité par ailleurs.
Le circuit magnétique
Pour éviter les pertes
par rayonnement magnétique on utilise principalement des
circuits magnétiques fermés comme sur la figure.
Les lignes de forces sont entièrements captives du circuit
magnétique, le rayonnement extérieur est quasiment
nul. L'inductance de la bobine est beaucoup plus grande que dans
l'air, grâce à la perméabilité du noyau.
Le choix d'un matériau magnétique à faibles
pertes pour le noyau ainsi que l'utilisation d'un circuit magnétique
feuilleté améliore le rendement.
Un noyau feuilleté est constitué d'un empilement
alternatif de tôles en forme de C et de I. En isolant les
tôles entre elles par une couche d'oxyde, on limite la formation
des courants de Foucault qui s'établissent dans le circuit
magnétique, celui-ci se comportant localement comme une
spire en circuit fermé placée dans un champ magnétique
variable. Les courants induits dans la masse du circuit magnétique
par le flux d'induction variable provoquent un échauffement
du circuit magnétique et des pertes par effet Joule.
Les tôles magnétiques utilisées pour la réalisation
de circuit magnétiques sont en fer au silicium. Le pourcentage
de silicium détermine les pertes en fonction de l'induction
: à 1% de silicium les pertes sont de l'ordre de 3,5 W/kg
alors qu'à 3,5 % de silicium elles tombent à 1 W/kg.
Les épaisseurs normalisées les plus courantes sont
de 0,35 et 0,5 mm. Les tôles les plus fines sont celles
qui ont le moins de pertes.
Il est possible de réduire encore les pertes en laminant
à froid la tôle d'acier à 3,5 % de silicium
pour en orienter les cristaux. Les pertes peuvent encore être
réduites (0,6 W/kg), l'épaisseur des tôles
à grains orientés peut être inférieure
à 0,1 mm.
Circuit magnétique en E et I
Parmi les diverses découpes
de tôles utilisées pour réaliser des circuits
magnétiques la découpe en E et I est la plus courante.
Une tôle en E est associée avec une tôle en
I qui referme le circuit. A chaque couche le sens des tôles
est inversé. La section du noyau central est deux fois
plus grande que la section des deux demi-circuits. Les couches
de tôles sont fortement serrés entre elles par quatre
tiges filetées à chaque coin.
Self BF de filtrage
Dans les alimentations à
haute tension on peut réaliser une cellule de filtrage
efficace à l'aide d'une self BF à forte inductance
et de deux condensateurs chimiques de capacités modérée
( 8 à 100µF). De telles selfs ont une inductance
comprises en quelques dizaines de millihenrys et quelques dizaines
de henrys. Ce genre de filtre est trés efficace pour éliminer
les résidus de 50 ou 100 Hz. Le courant continu qui traverse
la self provoque un champ magnétique continu qui a tendance
à saturer le circuit magnétique et à modifier
le coefficient de self-induction de la self. Pour éviter
la saturation on peut réaliser un entrefer (de quelques
1/10 de mm) entre le paquet de tôles en E et le paquet de
tôles en I. Dans ce cas on n'inverse plus le sens des tôles
à chaque couche.
Le fil de cuivre émaillé utilisé est choisi
en fonction de l'intensité du courant moyen. La densité
de courant utilisée pour le calcul est de l'ordre de 2
A/mm². Une densité plus grande augmentera la part
des pertes-cuivre (par effet Joule), une densité plus faible
limitera l'inductance maximum qui pourra être obtenue.
Calcul de l'inductance L d'une self BF avec entrefer
La formule simplifiée suivante
permet d'estimer l'inductance L (en henry) d'une self de petite
taille (section du noyau de quelques cm²) en connaissant
le nombre de tours n :
La section S (en cm²) du noyau peut être estimée
en connaissant l'inductance de la bobine L (en henry) et l'intensité
moyenne I (en ampère) du courant continu qui la traverse
:
Self BF en pot ferrite
Les selfs BF de faible puissance
et pour les fréquences dépassant 1000 Hz sont réalisées
en ferrite moulé. Le ferrite est une céramique magnétique
trés dure et de résistivité assez élevée.
La photo ci-contre montre une self utilisée dans le matériel
téléphonique. La bobine est enfermée dans
un pot formé de deux coquilles bien ajustée. La
haute perméabilité du ferrite permet de réaliser
des bobines d'inductance élevée par rapport à
la résistance R du fil de cuivre de l'enroulement et donc
de facteur de qualité élevé.